Les barrages sur le Furan
 

Voir aussi L'approvisionnement en eau potable de Saint-Étienne.
Sur le plan ci-dessous daté de 1847 et établi par Pierre Conte-Grandchamp, on a le projet de deux barrages ainsi que celui d'un aqueduc permettant d'acheminer l'eau à la ville. Le but étant d'apporter, quelle que soit la saison, un approvisionnement suffisant en eau pour les industries, une alimentation constante des fontaines publiques par l'intermédiaire de l'aqueduc des fontaines et de permettre un écrêtage des crues parfois dévastatrices et meurtrières.

Les études, à partir de 1858, et les travaux de construction du barrage du Gouffre d'Enfer, de 1859 à 1866, ont été conduits par Pierre Conte-Grandchamp, François-Xavier Delocre, Adrien de Montgolfier et Auguste Graeff.
Le 11 janvier 1859, le maire indique au conseil municipal les conditions financières de la construction. L'estimation était de 1 300 000 F avec une participation de l'État pour 570 000 F. La dépense a, en réalité, été de 1 660 000 F.


Jeudi 22 septembre 1859

Le barrage du Gouffre d'Enfer est situé en contrebas du village de Planfoy à une altitude de 790 m entre les communes de Planfoy sur la rive gauche et St-Étienne Rochetaillée sur la rive droite.


Vue aérienne du barrage vide (image Geoportail)

C'est un barrage poids de 52 m de haut, de 49 m d'épaisseur à la base et de 5,70 m au sommet.


Le mur du barrage du Gouffre d'Enfer

Profil du mur

C'était alors le plus haut barrage existant, il dépassait celui construit près d'Alicante en Espagne et dont la hauteur était de 41 m. La capacité a été prévue pour pouvoir constituer une réserve suffisante et laisser une possibilité d'écrêter une grosse crue.
De Graeff, dans son rapport du 7 avril 1866, indique 1 200 000 m3 à une hauteur de 44,50 m, hauteur normale, et 1 600 000 m3 à la hauteur maximale de 50 m laissant ainsi 400 000 m3 disponibles pour une crue éventuelle.
Le 29 janvier 1866, le ministre de l'agriculture était informé de la mise en eau du barrage.

Plaque posée au bas du mur du barrage du gouffre d'enfer sur laquelle on lit difficilement :
Sous le Règne de NAPOLEON III
le 28 octobre 1866
a été inauguré ce barrage
Son Excellence M. Behic étant Ministre des travaux publics
Le Général Comte de Palikao Commandant le 4e corps d'armée
Son Excellence M. le Duc de Persigny Président du Conseil général
Levert Préfet du département de la Loire
Le Général de Carondelet Commandant le département de la Loire
Benoît Charvet Maire de St-Étienne
Vital de Rochetaillée Maire de Rochetaillée
Comoy Inspecteur général des Ponts et Chaussées
Graeff Ingénieur en chef
de Montgolfier Ingénieur ordinaire

Médaille frappée pour l'inauguration du barrage, celle-ci a été offerte à Jean Louis Génulphe Dujol (1815-1884), proviseur du lycée de Saint-Étienne de 1862 à 1868 et grand-père de Georges Dujol
Site d'origine des photos

Le Gouffre d'Enfer est aujourd'hui propriété de l'Etat et, depuis une crue en 1986 ayant causé des dégâts en aval, n'est plus utilisé pour le stockage de l'eau potable mais comme écrêteur de crue. Depuis 2003, il est le plus souvent vide, ce qui n'était pas le cas lors des prises de vue suivantes :

Entre les deux barrages, sur le cours du Furan, se trouve la ventellerie.

Cet ouvrage permettait de diriger l'eau, soit vers la fausse rivière évitant le barrage du Gouffre d'Enfer, soit vers le Furan en direction du barrage, dans un but d'écrêtage de crue. Bien que hors d'usage aujourd'hui, lors d'une crue, les eaux se répartissent naturellement entre les deux puisque les vannes sont ouvertes. Ceci a donc permis d'éviter les dégâts en aval lors de la crue décennale des 2 et 3 décembre 2003.


A gauche le Furan, à droite la fausse rivière

Le barrage du Pas-du-Riot est situé 2 km en amont du Gouffre d'Enfer à une altitude 854 m entre les communes de St-Genest-Malifaux et Planfoy sur la rive gauche et St-Étienne Rochetaillée sur la rive droite.


Vue aérienne du barrage du Pas du Riot (image Geoportail)

Il fut construit de 1875 à 1877, sa hauteur est de 34,50 m, son épaisseur de 22 m à la base et de 4,90 m au sommet. Après une première estimation à 800 000 F, sa construction a coûté en réalité près de 1 300 000 F.


Plaque sur le haut du mur


Le mur du barrage du Pas-du-Riot


Vanne de vidange ouverte

Déversoir

Aujourd'hui, propriété de la Ville de Saint-Étienne, c'est toujours un réservoir d'eau potable. Normalement maintenu plein, il était en partie vidé lors de la prise de vue en 2013. Entre 2017 et 2019 de gros travaux de consolidation ont été entrepris et la capacité est passée de 950 000 à 1 210 000 m3. Il peut alimenter en eau potable 350 000 personnes et fournit aussi de l'électricité.


Le barrage du Pas du Riot. La cascade provient de l'aqueduc des sources